Ana. Phorie.

Mia [ celle qui sussure à notre oreille ]

Mia

 

La boulimie se caractérise par une perte de contrôle de l'individu sur lui-même, qui le pousse à engloutir à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit une énorme quantité de denrées alimentaires mises immédiatement à sa disposition.

La crise de boulimie n'est pas un repas : pas le temps de cuisiner ni de mettre le couvert. Il faut se remplir, un point c'est tout. Cependant, la patiente boulimique est extrêmement soucieuse de sa minceur. Honteuse de ses crises, elle tente par mille subterfuges de les dissimiler à son entourage.

Le point de départ est, trop souvent, un « petit régime » entrepris parce que on ne se sentait pas très bien dans sa peau. La restriction alimentaire conduit la future boulimique à attacher un intérêt trop important aux aliments. Souvent impulsive de nature, elle se contrôle mal et craque pour une barre chocolatée ou un autre aliment « prêt à l'emploi ».

Manquant de confiance en elle, elle se dit que si elle a pu prendre une de ces douceurs interdites, autant en avaler deux, trois ou quatre. Mais elle réalise très vite qu'à ce rythme, elle risque de prendre rapidement du poids. Aussi l'idée lui vient qu'elle peut vomir pour « effacer » la trace de son « crime ». Et la machine infernale est lancée car pour vomir efficacement le « produit » de la crise alimentaire, il va lui falloir remplir son estomac.

Alors, elle se gave pour vomir…et vomit d'autant plus qu'elle s'est gavée.

Mais ce n'est pas tout. Toujours par manque de confiance et souci de « perfection », la malade veut aller plus loin dans le contrôle de la situation. En effet, comment être sûre qu'elle a tout vomi ? Comme il est crucial pour elle de ne pas grossir, elle va utiliser des stratégies pour maigrir : outre les vomissements, au début provoqués, puis assez rapidement spontanés, elle va user ou abuser des laxatifs (bien inutiles pourtant) voire des diurétiques tout aussi dérisoires et dangereux.

On le voit bien, la boulimie n'a pas grand-chose en commun avec le grignotage ou la gourmandise. Les malades ne maîtrisent pas leurs crises et n'en éprouvent plus aucun plaisir depuis longtemps : ils se sentent impuissants quand elles surviennent, le seul moyen de défense contre cette sensation de vide qu'ils éprouvent tous. La boulimie n'a d'autre objet que de tenter de combler ce vide intérieur, face à des aspirations qu'ils ne maîtrisent pas et qui leur font si peur.



02/08/2009
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